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J’arrête de fumer, de manger des gourmandises, j’arrête…tout ou presque... !

Dernière mise à jour : 27 août 2022

(Petite psychologie au sein de l’atelier de Lady Europa.)


Ou très exactement, je recommence à arrêter…


En effet, j’avais déjà stoppé la vilaine il y a plusieurs années et ce pendant 4 ans, mais l’enterrement de ma mère en 2018 a eu raison d’absolument toutes mes velléités à la sanité.


Il est temps : mon corps commence à montrer des signes de fatigue et j’ai amplement profité de tous les « plaisirs » que la cigarette comme l’abus de gourmandises ou le triptyque chips-fromage-saucisson nécessaire voire vital à toute soirée film familiale apportent.

Mais d’un côté, même si je suis absolument convaincue des méfaits de la cigarette : ça pue, c’est toxique, Bla-bla-bla vous connaissez tous la suite,

silhouette de femme type annee 30 avec un porte-cigarette

j’ai toujours adoré ces images des années 20 montrant de magnifiques jeunes femmes le porte-cigarette à la main et qui m’ont inspiré de nombreuses peintures : Ô ambivalence quand tu nous tiens …



Alors oui, j’avais arrêté de m’enfumer quotidiennement pendant 4 ans toutefois j’avais allègrement compensé par la nourriture, qu’elle soit gastronomique ou en malbouffe d’ailleurs, ce qui a engendré 20 kg supplémentaires d‘absolument non-muscles à transporter chaque jour et qui sont toujours là aujourd’hui.


Il est vrai que je fais partie d’une famille titanesque et nous sommes quasiment toujours tous dans l’excès :

Excès d’amour, d’amitié, de sensualité, de précision, de minutie, de rires, d’espoirs, de poésie, de livres, de dessin, d’alcool ou de travail.

Nous sommes des géants indissociables, une fratrie que beaucoup nous envient, des ogres titanesques aux besoins ardents ; nos engueulades sont légendaires et nos rires tonitruants ; pas un repas sans excès de discussions qu’elles soient philosophiques ou sur un détail d’une série Z sans intérêts : tout, absolument tout est dantesque : en vérité, nous sommes juste vivants et mes rêves ne font pas exception.

Mes émotions, mes peurs, mes désirs sont démesurés, mon besoin de sécurité est dévorant et l’Art ne me permet qu’en partie de canaliser tout cela.

Mes rides de rires sont flagrantes, et toutes ses émotions se retrouvent dans chaque coffre que je réalise ou chaque peinture que je cache au fond de l’atelier voire que je détruis sans états d’âme n’en voyant que les défauts.

Certains trouveraient mon quotidien ou celui de mes frères et sœur insupportable, et pourtant il est fabuleux à vivre (mais parfois fatiguant, je vous l’accorde) car en parallèle nous disposons tous d’une conscience extraordinaire, d’une clarté de raisonnement, d’une rigueur mentale et d’un équilibre instinctif.


Mais, si j’écarte pour une quelconque raison l’un de ces excès, un autre prend immédiatement le relais : je compense (et eux aussi, je vous rassure).


Compenser : là est réellement mon problème !

Pourtant, ai-je tant besoin de quelque chose au plus profond de moi-même que je ne puisse être capable d’affronter la vie ou le quotidien sans une « aide » quelle qu’elle soit ? même nocive ?

Car en fait, je l’avoue, d’un côté je suis assez fière de tout ce que j’ai réussi à accomplir mais en parallèle et de façon très ambivalente, je ne m’aime pas beaucoup et je n’ai pas vraiment confiance en moi.

Je déteste être le centre de l’attention, si je dois parler en public (plus de 2 personnes...) même d’un sujet que je connais sur le bout des doigts, je suis au bout de ma vie et j’ai toujours l’impression si l’on me fait des compliments qu’ils sont totalement erronés : que la personne s’est trompé d’interlocuteur.

Je ne vous parle même pas de me regarder sur une photo où je ne me vois que des défauts.

Mais bon sang, qu’est ce qui est donc si difficile et que je n’arrive même pas à percevoir ?


Alors, j’ai décidé (là est la véritable action) d’appeler mon bon vieux médecin !

Mon médecin (que je ne vais voir qu’une fois tous les 5 ans … si je suis motivée…) a 78 ans ;

Il exerce toujours en cabinet 6 jours par semaine 10 heures par jour ; il est docteur en médecine traditionnelle bien entendu, mais aussi ancien commando parachutiste, a pratiqué les arts martiaux à très haut niveau, il a passé des années en Asie en pratiquant la médecine anthroposophique et exerce depuis plus de 40 ans en psychologie comportementale avec de remarquables résultats particulièrement grâce à l’hypnose.

Bref, j’admire infiniment cet homme et surtout il devrait m’apporter des réponses !

A la relecture de ce paragraphe, je vous avoue avoir un peu l’impression de lire le descriptif des jolis papiers parfois déposés dans ma boite aux lettres ou tendus à la sortie du métro Porte de la Chapelle à Paris : Mamadou, grand marabout, chassant pour toujours les problèmes de cellulite…


C’est assez amusant, d’un côté, j’ai réellement envie d’arrêter de fumer et je sais pertinemment que cet homme pourra m’aider sans aucun problème mais prendre rendez-vous reste un effort.

Je sais que ce qu’il me dira ou fera réveillera en moi certaines peurs, chamboulera mes pensées, mes habitudes, me forcera à aller plus loin dans ma réflexion, que cela se répercutera dans l’atelier et … je déteste ça !

J’aime mon petit train-train, mes petites certitudes : elles m’ont construites, protégées, permis bon an mal an de réaliser de nombreux rêves et de grands projets.

Mais il est temps.


Alors, sachez que cela n’a pas loupé : 2 rendez-vous sur 4 et je m’interroge à tous moments de la journée !

Je vais essayer de vous retransmettre avec mes mots ce qu’il m’a expliqué et essayé de faire comprendre.

Pour faire simple, je suis moi : Sieghilde, une conscience, une réalité ce que je suis en vrai. Bref moi. Imaginez votre Moi, en une grosse bulle. Elle est là, elle vit parfaitement sans problème aucun, elle est tout ce que je suis : le factuel, la réalité.

Et l’entourant voir la chevauchant, plusieurs petites bulles : l’imagination, l’ego et un certain nombre d’autres trucs que j’ai allègrement oublié (ce n’est pas pour rien que Louis-Ferdinand Céline surnommait Sartre « l’agité du bocal » (ou « le ténia » d’ailleurs)…mais continuons…

Louis-Ferdinand Celine jeune

La bulle de l’imagination permet à l’homme de prévoir, de visualiser et donc de se préparer à l’action particulièrement en cas de danger, en cas de peurs.

L’ego lui est beaucoup plus fourbe (à mon sens) car plus il est développé, plus il entrave ou pervertit l’action.

Nous avons tous l’habitude d’associer la notion d’ego en tant que notion d’accorder une certaine importance à sa personne, et s'affirmer devant autrui en tant qu'individu singulier. Une personne qui a trop d'ego pourra être qualifiée de présomptueuse ou d'égocentrique. Mais en réalité, quelqu’un qui n’est pas sûr de lui, qui est timide voire timoré a aussi un égo surdéveloppé

Cet ego se manifeste souvent au-travers de votre autorité et de votre désir, bien souvent inconscient, d'imposer aux autres vos idées, vos façons de penser ou d'agir mais pire de les imposer à vous-même.


Et là, le plus important :

Vous pensez que ce que vous dites ou faites est bien ! Voire nécessaire ! Et si vous l’associez à votre imagination : vous créez des réflexes d’action qui vous semblent indispensables.


Je vais vous donner quelques exemples :

- Je pense que pour commencer voire affronter ? une journée, j’ai besoin d’une cigarette ! (Ou d’un gros petit-déjeuner, ou de dessiner avant de m’habiller… bref tout ce que vous voulez penser).

- Je pense que je dois profiter du temps d’attente de mon train pour impérativement continuer à lire mon dernier bouquin entamé.

- Je pense que j’ai besoin d’une cigarette lors d’une pause entre deux travaux.

- Je pense que j’ai faim lorsque je rentre du travail (que celui qui n’a jamais ouvert machinalement la porte du réfrigérateur en arrivant chez lui le soir me jette des cailloux).

- Je pense que j’ai besoin d’une cigarette pour m’aider à réfléchir à un problème en cours.

- Je pense que si la pelouse de mon jardin n’est pas parfaitement tondue, les voisins vont clabauder (ça, c’est vrai : j’habite un village … mon imagination ne rentre même pas en compte dans ce cas précis)

- Je pense que si je ne fais pas de sport intensif, j’aurai mal au dos.

- Je pense que si je vais vers les autres, ils vont s’apercevoir que je ne suis pas très belle alors n’y allons surtout pas et compensons par des fraises tagada.

Bref… tout ce que vous imaginez penser.


En vrai, vous ne pensez même plus : vous avez acquis des réflexes :

- La journée commence : vous allumez une clope !

- Vous attendez le bus : vous grignotez votre pain au chocolat !

- Vous conduisez votre véhicule en allant travailler : il vous faut écouter la radio pour la météo ou les informations.

-

Bref, ce que vous avez imaginé prend une consistance telle que vous avez développé des réflexes d’action.

Mais ce que vous pensez n’est pas réel. Il n’est pas vous, il n’est pas votre conscience, votre réalité et surtout, surtout, encore moins ce que les autres pensent de vous !


Sincèrement, est-ce que si je ne fume pas de cigarettes le matin, la journée sera plus compliquée ?

Est-ce que si je ne fume pas en attendant que le train arrive, le temps passera réellement moins vite ?